Les goûts et les couleurs : on apprécie différemment les livres, au même titre que l'on aime différemment le goût du café ou que l'on aime ou pas la lumière et la couleur d'une bougie

Les goûts et les couleurs

Les livres

Aimer un livre. Détester un livre. Rester hypnotisé par un livre. Ne pas terminer un livre parce qu’on s’ennuie. Regretter qu’un livre soit déjà terminé.
Nous avons tous vécu ces expériences de lecture. 
Il est rare qu’un livre fasse l’unanimité (à part les très bons, ou les très mauvais). Comme on dit : les goûts et les couleurs…

 

Les goûts et les couleurs

Il est évident que, face à un même livre,  nos appréciations divergent. On ne peut pas tous succomber aux mêmes histoires. C’est normal, et ce pour tant de raisons différentes.

Nos émotions, nos expériences (de vies ou de lectures), nos attentes et nos envies sont différentes. L’histoire qui fera vibrer un lecteur en laissera un autre de marbre. On peut trouver insupportable un livre qui a été encensé. Ce n’est pas une question de snobisme ou de manque de finesse : c’est une question d’atomes crochus !
Ce qui semblera merveilleux à l’un peut paraître mielleux ou déjà vu à un autre.
Plus d’une fois j’ai emprunté aux bibliothèques de Montréal un livre que j’aurais «dû» apprécié mais que je n’ai seulement pu terminer.

Suivant le moment de notre vie, ce que nous sommes en train d’expérimenter, nous pouvons avoir une approche totalement différente d’un livre. Il semble d’ailleurs évident que l’on appréciera diversement un même récit à vingt, cinquante ou soixante-dix ans.

Au final, peut importe ce que pense le voisin ou la critique en général : ce qui compte avant tout est sa propre expérience, le plaisir que l’on retire d’une lecture, ce que l’on apprend.

 

Mes couleurs

Il est donc évident que mes appréciations ne seront pas celles de tout la monde.

Quelle lectrice suis-je ?
Je suis sensible aux belles constructions, aux histoires généreuses et au rythme harmonieux. Une syntaxe bien menée, et c’est dans la poche. Je me laisse embarquer par un champ lexical habile : j’aimerais plutôt parler de chant lexical. Je lis d’ailleurs certaines phrases à voix haute, pour mieux m’imprégner de leur musicalité.
J’ai un faible pour les histoires qui font rêver, celles qui font grandir ; qu’elles soient graves ou légères, mais qu’il y ait du contenant.
Et j’adore l’humour : un humour bien distillé – même noir -, avec le bon mot, celui qui pétille et amène de grands sourires.
En revanche, je suis plutôt impatiente : je m’ennuie vite devant les pages « vides » (celles qui s’alignent pour s’aligner). Je me laisse surprendre par quelques diagonales, face à un vocabulaire trop pauvre ou des répétitions sans fin. Ou une histoire qui tourne en rond.
Je reste hermétique aux critiques, qu’elles soient positives ou négatives : quand j’ouvre un livre, c’est une histoire qui s’écrit entre lui et moi !

C’est cette sensibilité que je partage…