Juliette dans son bain
Matin Arditi
Une couverture jaune sobre : rien de bien étonnant pour une édition Grasset. Un titre qui ressemble à une plaisanterie (« Juliette dans son bain » ?) : le grand écart fait sourire. J’hésite un peu mais la quatrième de couverture, bien ficelée, finit par me convaincre. Un milliardaire offre deux tableaux à un musée. Un don qui va bouleverser sa vie et celle de sa famille…. Me voici partie à la rencontre de Juliette dans son bain…
Un récit qui se construit
Ce qui paraît lisse dans les premiers chapitres le devient de moins en moins. Ce passage en donne une belle illustration :
« Il voulait sans cesse donner de lui l’image d’un avocat redoutable, reprit Ariane. En réalité, c’était un romantique. Il n’était pas fait pour la bagarre. Il suffit de voir ce qu’il lisait… »
L’écriture souple de Metin Arditi soutient bien le récit. Les chapitres courts apportent rythme et légèreté.
L’auteur s’amuse à bien souligner certains personnages et caractères : l’empathie de la policière n’échappe à personne. En revanche, l’ambiguïté du milliardaire persiste : à dessein ?
Trop ou pas assez ?
Malgré tout l’art de Metin Arditi, j’aurais tendance à pencher pour le «pas assez». Effectivement, beaucoup de personnages sont mis en scène, plusieurs histoires s’entremêlent, les allers-retours temporels sont nombreux : le matériau est riche, mais rien n’est vraiment creusé. Bien des questions restent finalement sans réponse. Personnellement je reste sur ma faim. J’ai l’impression d’assister à une course, avec trop de coureurs sur la ligne de départ, et pas assez de finissants à l’arrivée.
Et donc ?
L’écriture de Metin Arditi reste toujours plaisante, l’histoire est originale par bien des abords. Juliette dans son bain donne cependant l’impression d’effleurer les personnages, de survoler les histoires ou destins des uns et des autres.
Je dirais que c’est une lecture divertissante, avec toutefois un récit qui manque de souffle et de maîtrise. Pour découvrir Metin Arditi, mieux vaut se tourner vers Le Turquetto ou L’enfant qui mesurait le monde.
Formats proposés à la bibliothèque
Outre le format de poche classique, le réseau des bibliothèques de Montréal propose Juliette dans son bain sous le format « gros caractères ».