La mort du roi Tsongor
Laurent Gaudé
J’avais lu quelques mots à propos de La mort du roi Tsongor sur un groupe Facebook : ma curiosité a été piquée !
J’ai été déroutée en commençant ma lecture : que ce soit par la structure du récit, la syntaxe, le lexique, ou le découpage finalement très classique des chapitres. Il m’a fallu un peu de temps pour apprivoiser l’écriture en elle-même avant d’entrer dans le récit.
La signature Laurent Gaudé
Il m’était arrivé la même chose en ouvrant les premières pages de Terrasses : la préhension de la construction littéraire (complètement différente de celle que l’on peut retrouver dans La mort du roi Tsongor. À se demander s’il s’agit du même auteur !)
L’écriture elle-même, très étudiée, semble surgir de deux mondes différents. Alors qu’elle paraît très directe, brutale même, avec un vocabulaire à la précision chirurgicale dans Terrasses, elle semble ici dater d’un autre siècle. Afin de mieux soutenir son récit et retranscrire une guerre homérique, Laurent Gaudé va jouer sur une construction très classique, renforcée par un usage appuyé du passé simple (une forme verbale que l’on trouve rarement tout au long d’un roman). L’utilisation du passé, tout au long du livre, permet de souligner que cette histoire est celle d’un autre temps.
Honneur et fidélité
La mort du roi Tsongor n’est pas qu’une histoire du passé. C’est aussi celle qui met en scène de façon très forte des thématiques comme celles de l’honneur et de la fidélité.
Je n’ai pas vraiment lu un « roman des origines, récit épique et initiatique », ainsi que le souligne la quatrième de couverture. J’ai plutôt exploré l’absurdité et l’extrémisme des hommes : quand l’honneur devient une question de vie ou de mort, quand il mène au renoncement complet de soi ; quand la fidélité à une idée, une promesse, une personne, va mener au-delà du raisonnable.
Ce que je retiens le plus de La mort du roi Tsongor finalement ? La fidélité jusqu’à l’absurde, l’honneur jusqu’à la mort, le renoncement absolu, le tout étant intrinsèquement lié, pour mener une danse infernale.
Un classique
Mon ressenti ? Plonger dans ce livre, c’est retrouver l’âme des grands classiques. Et cela fait du bien.
Une lecture qui permet de sortir des sentiers battus, qui donne le temps de se poser. Et j’allais dire : une lecture qui nourrit.
Formats proposés à la bibliothèque
Outre le format de poche classique, le réseau des bibliothèques de Montréal propose La mort du roi Tsongor sous les formats suivants :
- Livre parlant
- Gros caractères