Et moi, je vis toujours
Jean d’Ormesson
Jean d’Ormesson raconte l’Histoire. Pas les petites histoires, mais la grande Histoire, celle de l’humanité. Il en fait un personnage, qui raconte sa propre vie, éternelle, traversant les époques et les événements.
Et moi, je vis toujours. C’est le propre de l’Histoire : quoi qu’il se passe, elle reste le personnage central, immuable.
Jean d’Ormesson, en revanche, n’était pas éternel : Et moi, je vis toujours a été édité à titre posthume, en 2018.
L’érudition de Jean d’Ormesson
Jean d’Ormesson reste fidèle à son style et à ce qu’il est : un érudit.
Son amour de l’histoire, son immense curiosité, sa culture encyclopédique transparaissent à chaque ligne, chaque mot. Il manie la plume et les idées avec aisance.
Le récit est à la première personne. Le narrateur devient tour à tour un soldat, une servante, un marin, un témoin de l’histoire. Le « Je » n’est personne d’autre que l’Histoire elle-même qui se raconte, et s’incarne en chacun de nous.
Une belle approche, avec un rythme étourdissant : les années et les événements s’enchaînent page après page.
Un condensé d’histoire
Quand l’Histoire se raconte en moins de 300 pages, cela donne d’innombrables et infinies listes de noms, d’événements. Jusqu’à plus soif. Certaines phrases en deviennent interminables. Et moi, je vis toujours se lit donc avec une volonté de rester concentré(e), l’esprit en alerte pour passer allègrement d’une période à l’autre, pour faire ou se remémorer les liens entre chaque événement.
J’avoue que cette approche a fini par me lasser, d’autant plus quand la »narratrice » insiste : « Je ne vais pas vous raconter en détail » et s’ensuit une description interminable. Ou encore « Je ne chanterai ni les […] ni les […] » avec une nouvelle fois une liste de personnages ou d’événements sans fin. Je me suis même demandé s’il ne s’agissait pas de fausse modestie…
Pour résumer
Si l’on veut prendre un grand bain d’histoire, condensé dans un livre de poche, parfumé d’une plume élégante, il ne faut pas hésiter.
Si l’on est allergique aux longues phrases généreuses en énumérations, mieux vaut passer son chemin.
En écrivant Et moi, je vis toujours, Jean d’Ormesson s’inscrit aussi dans cette histoire. Le fait est qu’à travers leurs ouvrages les écrivains restent immortels.
Formats proposés à la bibliothèque
Outre le format de poche classique, le réseau des bibliothèques de Montréal propose Et moi, je vis toujours sous les formats suivants :
- Livre numérique
- Livre parlant
- Gros caractères

