Jean-Baptiste Andrea

 

Comment parler de Cent millions d’années et un jour ? Et bien, je commencerai par évoquer la fin. Le dénouement n’est pas décrit, surligné ou souligné. Il est suggéré, dessiné. C’est une fin toute en finesse et pointillés, qui permet à chacun de trouver les mots et les images. Une seule phrase (je ne la citerai pas) permet de tout comprendre, sans la même description. Un lapin sorti du chapeau du magicien. Telle qu’écrite, la fin laisse la place pour imaginer une toute autre histoire, si l’envie nous en prenait.

 

Cent millions d’années et un jour : quel genre de livre ?

Cent millions d’années et un jour est un livre difficile à catégoriser. C’est à la fois un récit d’aventures et celui d’un parcours initiatique, un triptyque sur la folie, l’amitié et les histoires de familles.
L’imaginaire et le terre-à-terre font bon ménage. Les allers-retours temporels maîtrisés et la belle galerie de personnages offrent un tempo équilibré, qui ne laisse pas de place à la linéarité ou à l’ennui.

Une fois de plus, Jean-Baptiste Andrea fait danser ton texte, jouant avec un lexique harmonieux et un vrai sens du rythme. Je n’ai découvert ses livres que récemment, notamment avec Veiller sur elle. Un vrai bonheur.

 

Quelques extraits

Les belles phrases ne manquent pas. Je citerai deux passages, juste pour le plaisir :

« Je commence à connaître assez bien Gio pour le savoir sincère. Il est tout à fait prêt à me laisser là, quitte à venir me récupérer pendant au bout d’une corde comme une araignée suicidaire quand je me serai endormi ou évanoui. Cet homme, j’en suis maintenant certain, a la folie des alpinistes, et je me remets à grimper. »

« Il n’y a rien d’autre à faire. Rien d’autre que d’attendre. La combe, autour de nous, est un bloc d’obsidienne. Le silence est absolu, il nous emplit la bouche et nous colle aux dents. Nous sommes la seule trace de vie dans un monde de prière. Même notre feu brûle en silence pour ne pas déranger. »

 

Et donc ?

Cent millions d’années et un jour offre une lecture à différents degrés. On peut se laisser guider par l’histoire et embarquer dans la quête du personnage principal.

Une prise de recul permet d’admirer de belles symétries : les personnages, les paysages et la structure du récit présentent autant de fêlures que de reliefs.

Plonger encore plus profondément entre les pages permet de s’approprier la thématique de la quête, qui colore chacune des histoires de vie. Qu’est-ce qui nous fait vibrer ? Jusqu’où pouvons-nous aller ? Quelles sont nos priorités ?

Plus complexe qu’il n’y paraît, Cent millions d’années et un jour offre une belle histoire et donne l’élan pour se pencher sur son propre récit.

 

Formats proposés à la bibliothèque

Outre le format de poche classique, le réseau des bibliothèques de Montréal propose Cent millions d’années et un jour sous les formats suivants :

  • Livre audionumérique



2 thoughts on “Cent millions d’années et un jour”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Explore More

Un karma (presque) parfait

Extrait de la Couverture de Un karma (presque) parfait de Roxane Dambre : un dessin d'une jeune femme qui traverse Paris en vélo, avec une pochette de documents.

Besoin de déconnecter de la morosité ambiante ? Ça tombe bien : Roxane Dambre a écrit Un karma (presque) parfait. Détente assurée !

Ce que je sais de toi

Ce que je sais de toi, Éric Chacour : extrait de la couverture

Un médecin et sa famille prennent vie dans l'Égypte de la fin du XXème siècle grâce à une plume élégante et un récit savamment mené.

Une chance sur un milliard

Xetrait de la Couverture de Une chance sur un milliard de Gilles Legardinier : un raton laveur sur une branche sur un fond vert brillant.

Une chance sur un milliard : mille chances de passer un bon moment avec Gilles Legardinier !