Le café des au revoir
Toshikazu Kawaguchi
La série initiée par Tant que le café est encore chaud s’enrichit d’un quatrième opus.
De retour à Tokyo, Le café des au revoir retrouve le Funiculi Funicula pour mieux accueillir les clients qui veulent voyager dans le temps. Toshikaku Kawaguchi y livre leurs hésitations, questionnements et parcours.
Les ouvrages se suivent et ne se ressemblent pas
Quatre ouvrages pour autant d’atmosphères différentes.
Tant que le café est encore chaud dénote par son originalité. Quatre chapitres livrent chacun un récit, l’histoire d’un voyage dans le temps. Entre les questionnements et hésitations des voyageurs temporels, l’auteur distille quelques quelques réflexions saupoudrées d’une philosophie de vie.
Son successeur, Le café du temps retrouvé, reprend la même thématique, les mêmes personnages, dans le même lieu. Une force de répétition s’installe, et j’ai trouvé les récits bien moins accrocheurs.
Le café des souvenirs a sauvé la mise ; en déplaçant son récit dans une nouvelle ville, Hakodate, et dans un autre café, le Dona Dona, Toshikaku Kawaguchi renoue avec une certaine fraîcheur et légèreté.
En revanche, Le café des au revoir dénote par sa lourdeur. Exit la surprise et la subtilité : place au déjà-vu et à la platitude. Dommage.
Le livre de trop ?
Le café des au revoir opère un retour dans le temps, et s’intercale entre Tant que le café est encore chaud et Le café du temps retrouvé. En soi, rien de répréhensible. L’auteur et ses personnages retrouvent le Funiculi Funicula tokyoïte, ce qui n’empêche ni la poésie ni le plaisir de lire d’être au rendez-vous.
Mais pour moi, le rendez-vous fut manqué. Outre un effet de surprise qui s’érode (et qui est souligné par une construction du roman reproduite encore une fois à l’identique), c’est le phénomène de répétition qui ressort le plus de cette lecture.
Effectivement, à chaque chapitre, les personnages principaux sont décrits, comme si on les découvrait. Pas de révélation à leur sujet ou d’enrichissement de leur histoire : juste une description supplémentaire.
De plus, à chaque fois, les règles du voyage dans le temps sont répétées, inlassablement. Il en était déjà ainsi dans les autres opus, mais c’est comme si c’était la fois de trop.
Ce qui ressort de cette construction ? C’est comme si chaque histoire était construite indépendamment, puis que le tout soit regroupé : cela donne plus l’impression d’ouvrir un livre de nouvelles. Mais des nouvelles sans nouveauté.
Honnêtement, je me suis ennuyée pendant cette lecture. Et j’ai eu l’impression que l’auteur s’était ennuyé pendant son écriture. Ou bien qu’il en était fatigué.
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Une logique dans les titres ?
Je n’aime pas écrire ou parler en négatif. J’ai donc essayé de trouver une raison à ce livre. Je me suis demandé si l’effet de pesanteur n’était pas lié à une trop grande monotonie dans le thème lui-même.
Pourquoi le titre Le café des au revoir ? On retrouve effectivement Monji, qui avait oublié de remercier sa femme avant de pouvoir lui dire au revoir ; Sunao, qui n’avait pu dire adieu à son chien ; Hikari, qui voulait comprendre l’au revoir d’Yôji ; ou encore Michiko, qui voulait rattraper les adieux avec son père.
Une thématique commune est bien présente. Quoique si l’on retourne dans le temps sans pouvoir modifier le présent : c’est bien pour s’aider à faire le deuil d’une situation donnée ? C’est bien pour dire « au revoir », quelque part ?
Et le fait est que la description récurrente des lieux, personnages et règles du voyages alourdissent considérablement le récit général.
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Formats proposés à la bibliothèque
Outre le format de poche classique, le catalogue et le réseau des bibliothèques de Montréal proposent Le café des au revoir sous les formats suivants :
- Livre numérique
- Version anglaise (Before we say goodbye)
- Version anglaise numérique

